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En visitant le blog “Filimages” d’un photographe amateur éclairé (Oui, Pour un photographe il vaut mieux être bien éclairé…), je suis tombée sur ce portrait.

J’ai fait un arrêt dessus, non pas que sa composition soit exceptionnelle, mais c’est l’expression du modèle qui a retenu mon attention, une tristesse teintée d’une légère inquiétude.

Tout de suite m’est venu un titre pour cette photo : “Il est en retard !”.

Mon esprit s’est mis à vagabonder, divaguer autour de ce cliché, inventant une histoire derrière la sensualité du modèle.

Il est en retard ! C’est la deuxième fois qu’il est en retard. Ce n’est pas dans ses habitudes.

C’est cela, l’habitude, la routine qui nous gagne. Il n’a plus l’impatience des premières fois, de la découverte. Même si nous ne nous rencontrons pas souvent, une dizaine de fois par mois, la plus part du temps pour quelques heures, rarement pour une nuit et encore plus rarement pour un week-end, c’est vrai que cela fait presque trois ans que nous sommes amants.

Il s’efforce d’être toujours aussi prévenant que la première fois. J’aime le temps qu’il prend avant de me retirer le peu de vêtements que j’ai gardés, à caresser, à découvrir mon corps, lentement, doucement, comme si demain je ne pouvais plus exister. Telle une œuvre d’art, ses doigts éveillent, modèlent, sculptent, mon désir. Ses baisers sont des pétales de fleurs qu’il sème sur ma peau, sur le chemin de ma volupté.

Il lui est arrivé d’évoquer, à demis mots, son aspiration à une vie commune.

Je m’y refuse ! Pas avec lui ! Pas nous ! Je suis son amante ! Je ne me sens pas une âme de femme au foyer. Je suis et veux rester pour lui la maîtresse le rejoignant dans un hôtel pour un moment de volupté, ayant la liberté de répondre à ses messages, choisissant mon jour, mon heure.

J’aime ces heures précédant nos étreintes. Je les mets à profit pour jouer avec mon désir, avec mon impatience, choisir avec soin mes sous-vêtements, me faire désirable. Je m’imagine déjà dans ses bras, ses lèvres gourmandes dans mon cou, sur cet endroit secret, juste là, derrière l’oreille, à la lisière des cheveux, cet emplacement sensible qui fait frisonner mon désir. Je pressens ses mains, sa bouche, sa langue sur mon épiderme, dans mon dos, sur mon ventre, mes jambes, mes pieds… Il s’amuse comme un enfant, me mord délicieusement, me sent, me goûte, attend que j’ondule, me cambre, me cabre, pour toucher mon sexe. Il s’en approche lentement, trop lentement, l’effleure de son souffle chaud… Je sais qu’il va se poser là, je hurle en dedans, je voudrais le presser. Je ne sais plus si c’est moi qui n’en peux plus ou si mon corps est sur le point d’exploser, mais j’ai une envie folle de sa bouche sur mon sexe mouillé de désir. Sa langue, si douce, glisse sur mes lèvres, sur mon clitoris, s’insinue, explore… Je m’ouvre, me cambre, m’offre, m’abandonne, jusqu’à ce qu’il me fasse vibrer de plaisir.

Si le désir est trop impétueux, je le ferai venir à moi, l’étreindrai, m’accrocherai à lui, pour une pénétration profonde qui me mènera à la jouissance. Si j’en ai encore de la frénésie, au par avant, je prendrai le temps de me couler sur son corps. Fini les douces embrassades, les attouchements délicats, juste sa verge entre mes lèvres. J’aime ce moment où, la tête posée sur son ventre, je suce, lèche, agace tout en suavité et sensualité. Ma salive, ma langue polissonne, la chaleur de ma bouche, ajoutent à son impatience, le font gronder de volupté. C’est ma friandise, ma gourmandise, la promesse d’une étreinte intense, d’un orgasme enivrant…

Mais, aujourd’hui, il est en retard…

(Pour la page de la photo inspiratrice c’est ICI.)