Cette fille fait ses emplettes, de la boulangerie à l’épicerie. Une fille, taille moyenne, ni trop ronde ni trop maigre, sans signe distinctif.
Ce matin d’été, je crois vers la mi-juillet, son panier à la main, cette fille n’attire pas les regards, marche d’un pas simple et normal.
Tiens, il va pleuvoir, c’est dommage pour un jour d’été. Et je suis seule, seule au monde, seule à regarder passer cette fille ordinaire.
En ce matin d’été, bien d’autres, comme elle, trottent sur les trottoirs, regardent la bonneterie en vitrine de la mercerie.
Panier à la main elle passe, sans déranger le monde, d’un trot simple et normal. Qui est-elle ? Comment va-t-elle ?
Et toi et moi comment allons-nous ? Nous qui n’avons pas la moindre importance, l’histoire au fond du cœur, l’amour au bord du corps.
Ce matin de juillet, il va pleuvoir, cela fera du bien aux fleurs. Comment bat mon cœur ? Est-ce que tu penses à moi ?
Est-elle heureuse cette fille ordinaire ? Crois-tu qu’elle soit amoureuse ? Et toi et moi, nous qui n’avons pas la moindre importance.
En lui tenant la porte, elle sourit à la vieille dame. Triste ou gaie, quelle importance, cela n’a pas d’importance.
En ce matin estival, les premières gouttes, d’abord fines et éparses, rapidement lourdes et drues. Mon amour au bord des yeux, il n’a plus d’importance.
Cette fille ordinaire, je suis la seule à l’avoir vue. Disparue, le rideau de pluie me l’a volée. Qu’en as-tu fait ? Que devient-elle ? Je ne saurais jamais si elle est aimée.
En ce matin d’été pluvieux, il y a toi et moi, mon cœur qui bat pour une histoire sans amour. Pourquoi se soucier de cette fille sans la moindre importance. Crois-tu qu’elle était amoureuse ? Cela n’a plus d’importance.